<p>Björn Rosengren, Président-directeur général du Groupe Sandvik, s’entretient de l’industrie minière avec <em>Minestories</em>.</p>
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Björn Rosengren, Président-directeur général du Groupe Sandvik, s’entretient de l’industrie minière avec Minestories.

Un spécialiste à la barre

Fort de ses vastes connaissances sur le sujet, Björn Rosengren, Président-directeur général du Groupe Sandvik, expose les défis que doit relever le secteur minier aujourd’hui et ce à quoi il pourrait ressembler demain.

En tant que Président-directeur général du Groupe Sandvik, Björn Rosengren a du pain sur la planche. Mais riche de son expérience à la tête de nombreuses multinationales suédoises, il est l’interlocuteur idéal pour discourir sur la situation actuelle et future du secteur minier en général et de Sandvik Mining and Rock Technology en particulier. Il a pris le temps de faire part de ses réflexions à  Solid Ground.

Vous avez une longue expérience de l’industrie minière. Quelle influence a-t-elle sur votre vision du secteur aujourd’hui?

Je suis passionné par les mines et leur exploitation. J’évolue, plus ou moins, dans ce secteur d’activité depuis 1998. De mon point de vue, c’est un bon secteur avec lequel travailler, en particulier quand on est un chef de file international et bien représenté. Je pense que pour bon nombre de nos clients, cela ne se résume pas à une entreprise qui vend et à un client qui achète; le secteur minier est fondé sur des relations solides.

Le secteur semble rebondir après une tendance baissière prolongée, en particulier dans le domaine du cours des matières premières brutes. Quel effet a cette reprise sur Sandvik?

Cette récession a vraiment duré longtemps. Le rebond du marché au cours de l’année écoulée est en fait le résultat d’investissements effectués pendant cette période. À mon avis, le secteur ne croît pas de manière démesurée. Quand on examine la production des mines, celle-ci n’augmente que de 1 à 2 % par an et c’était déjà le cas pendant le ralentissement. La tendance n’a pas évolué. Mais comme le cours des minéraux était bas, les mines n’ont pas engrangé autant de recettes qu’avant et cela a eu une incidence sur les dépenses d’investissement.

En vous basant sur votre expérience, comment, selon vous, le secteur minier doit-il évoluer dans l’avenir immédiat et dans quelle direction?

Le cours des minéraux va influer sur le comportement des entreprises. En ce qui concerne Sandvik, nous nous attendons à un véritable essor des mines autonomes depuis 2005. En fait, depuis la fin des années 1990, nous proposons une offre produits très étoffée en matière d’exploitation minière autonome. Mais, à chaque récession, les liquidités se restreignent, ce qui a un impact sur les dépenses. Maintenant que les cours se sont bien rétablis, notre technologie a évolué. Je suis convaincu à 100 % que les mines vont rapidement s’automatiser davantage du fait de la technologie disponible. La vitesse à laquelle elles vont le faire sera vraisemblablement déterminée par le cours des matières premières brutes, mais le cap est bien fixé. Nous avons la chance d’être un chef de file mondial en matière d’offre produits et services de pointe. Nous proposons des produits prêts à l’emploi qui peuvent immédiatement améliorer la productivité. La plupart des investissements miniers sont affectés à l’amélioration de la sécurité et à la réduction des coûts des exploitations.

<p>« Sandvik est un chef de file mondial proposant une vaste gamme d’équipements », estime Björn Rosengren.</p>

« Sandvik est un chef de file mondial proposant une vaste gamme d’équipements », estime Björn Rosengren.

En matière d’extraction minière et d’excavation de la roche, on accorde une grande priorité au développement durable. Comment ces segments peuvent-ils progresser dans ce domaine dans les années qui viennent et que fait Sandvik pour les assister?

Sur le plan du développement durable, les compagnies minières font partie des entreprises les plus surveillées au monde, en particulier les plus grandes qui sont cotées en Bourse. Elles respectent la législation, locale et internationale. C’est essentiel car les contraintes légales et les exigences vont se durcir, surtout en ce qui concerne leur approche environnementale et le traitement du personnel. La sécurité revêt également une importance capitale. Je pense que la technologie que nous avons intégrée à nos produits contribue à renforcer la sécurité pour nos clients et à mieux respecter l’environnement. Ces deux éléments vont de pair. L’automatisation, des moteurs plus sobres, la technologie des batteries… Tout cela contribue au respect de l’environnement. Notre ambition et le socle de notre stratégie dans les années à venir sont d’aider nos clients à être productifs et à travailler en toute sécurité.

Quelle facette du secteur minier vous passionne le plus, actuellement et demain? Et pourquoi?

J’aime l’exploitation minière souterraine, en particulier dans la roche dure. C’est le point fort de Sandvik, là où nous offrons le plus de valeur par tonne excavée. C’est là aussi où la technologie la plus pointue est nécessaire. Ce sera l’axe majeur en matière de rendement et de productivité. C’est le côté passionnant de l’excavation mécanique. Toutes les compagnies minières rêvent de se passer du dynamitage car la logistique est trop compliquée.

La demande de matières premières brutes évolue au fil du temps avec l’émergence d’autres technologies et méthodes de fabrication. L’industrie minière devra-t-elle changer de focalisation à l’avenir?

À l’heure actuelle, l’or et le cuivre sont les deux minerais qui stimulent le plus notre activité. L’argent, le zinc et d’autres sont d’importance également, naturellement. À mon avis, le lithium sera très exploité, bien que les ressources soient très limitées. Le cuivre va poursuivre sur sa lancée malgré les fluctuations de son cours. On continuera à en extraire en abondance. En ce qui concerne l’extraction des minéraux, de nombreux seront de plus en plus difficilement accessibles. Ils gisent souvent à plus grande profondeur, il faudra donc être capable d’excaver plus de roche pour obtenir la même quantité de minerai. Il est dans la nature humaine d’innover et de chercher des moyens d’extraire les minéraux même si, pour cela, il faut aller sous l’eau [voir le projet ¡VAMOS! page 33]. Là où il y a des minéraux, ils seront exploités. Le tout, c’est de le faire de manière responsable.

Qu’est-ce qui différencie Sandvik des autres entreprises dans lesquelles vous avez travaillé?

Nos points forts sont bien connus : Sandvik est un chef de file mondial proposant une vaste gamme d’équipements axés sur l’excavation mécanique, le concassage, le chargement, le transport, le forage en surface et sous terre. Ce n’est pas bien différent de notre principal concurrent. Cela évolue au fil du temps. Nous proposerons des idées novatrices et de nouveaux produits. Mais le plus beau quand il y a deux acteurs aussi forts, c’est l’accent mis sur la R et D qui les fait progresser l’un et l’autre. Elle vous distingue, vous oblige à vous concentrer sur les nouvelles technologies et les performances. Elle est source de qualité pour nos clients et les compagnies minières ne sont pas prêtes à transiger en la matière.