Prêt à forer

Queensland, Australie Lorsque l’entreprise ROCK Australia a remporté le contrat d’exploitation de la mine de cuivre de Lady Annie, près de Mont Isa, elle a dû relever deux défis de taille : être opérationnelle dans les plus brefs délais et atteindre très vite d’ambitieux objectifs de production.

Alors que nous traversons l’arrière-pays australien, notre 4×4 soulève un nuage de poussière, aussi haut qu’un immeuble de quatre étages, qui nous poursuit interminablement car il n’y a pas le moindre souffle de vent pour le disperser. Il n’est pas tout à fait 08h00 du matin et, pourtant, le thermomètre dépasse déjà les 30°C, et s’envole vers les 40°C. Nous remercions le ciel d’être fin avril, et non au milieu de l’été, quand la température franchit systématiquement les 50°C.

Bienvenue à la mine de cuivre de Lady Annie, tout près de Mont Isa, au cœur de l’État du Queensland, en Australie. Mont Isa se targue d’être la « capitale australienne du rodéo ». C’est aussi la ville natale de la légende du golf Greg Norman. Aux yeux du reste de la planète, elle est plus connue pour être la plaque tournante de l’une des plus prolifiques régions minières du pays, laquelle possède de vastes réserves d’or, de cuivre et de nickel. Mais c’est aussi un endroit torride, rude et sans complaisance où gagner sa vie. L’un des grands opérateurs miniers du pays, ROCK Australia, vient d’arriver dans la région après avoir remporté l’appel d’offre portant sur la foration à façon de la nouvelle mine de cuivre appartenant à CST Minerals. Maintenant qu’il a fêté dignement l’événement, il lui faut s’atteler à la tâche et remplir les objectifs de production fixés par le client.

Pour ROCK, ce contrat n’est pas comme les autres. L’entreprise est le deuxième exploitant minier du pays et affiche la croissance la plus rapide. L’équipe sur place sait que les autochtones vont l’observer de près. Bien qu’elle montre la voie depuis plus de 20 ans en matière de foration de trous de mine, c’est la première fois que ROCK se charge du dynamitage. Son directeur général exécutif Roy Coates détourne sans gêne le slogan du groupe de location de véhicules Avis : « On est numéro deux, alors on est décidé à faire mille fois plus. » Cette stratégie a porté ses fruits pour ROCK dont le carnet de commandes est bien rempli. En outre, elle a gagné une réputation enviable de sécurité et de fiabilité, et la liste de ses clients a des allures de Bottin mondain du secteur minier australien.

Si le contrat CST occupe une place à part dans le carnet de commandes de ROCK, son cahier des charges spécifique relevait du défi, reconnaît Roy Coates : « Il nous obligeait à être à pied d’œuvre sur le site en un peu plus de trois semaines et à faire décoller rapidement la production en vue de respecter les objectifs du client. »

« Cela a vraiment mis nos systèmes à l’épreuve. On était persuadés de pouvoir répondre aux attentes de CST, mais les délais étaient très courts et on voulait faire une bonne impression sur le client dès le départ. »
L’un des principaux impératifs était de réunir sur le site un ensemble adéquat de machines. Deux des machines de foration hors du trou Sandvik DP1500 de l’entreprise étaient en service à la mine Rio Tinto de North Parkes pour un contrat arrivant à terme : l’une d’elles était disponible pour un transfert immédiat à la mine de Lady Annie ; l’autre a suivi deux mois plus tard.

L’ancien et le moderne

À la mine de Lady Annie, le parc de machines de ROCK sera 100 % Sandvik. La nouvelle DP1500i y côtoiera deux anciennes DP1500 qui ont largement fait leurs preuves. Si ces deux dernières sont les chevaux de labour de la flotte, la star en est la DP1500i, premier exemplaire de la nouvelle génération de machines de foration hors du trou mis en service en Australie. La machine a été entièrement redessinée. Elle conserve certaines des meilleures caractéristiques de l’ancien modèle et inclut quelques modifications substantielles conçues pour améliorer la productivité, la fiabilité, le confort et la sécurité de l’opérateur.

Une aide importante à la productivité est la fonctionnalité de préréglage des paramètres de foration dans la cabine : pression d’avance, pression de percussion et vitesse de rotation. L’opérateur peut affiner et enregistrer les paramètres optimaux pour chaque site, voire même pour des zones particulières sur un même site, avec la capacité de stocker jusqu’à dix séries de paramètres.

Des dispositifs de refroidissement surdimensionnés, un refroidisseur de carburant et des ventilateurs de refroidissement d’huile contrôlés par la température ambiante s’associent pour assurer un fonctionnement ininterrompu, quelle que soit la température extérieure, un critère essentiel lorsque l’environnement de travail est aussi rude que dans l’outback australien. La nouvelle cabine Ergo Cool est conçue pour offrir à l’opérateur un cadre de travail confortable. La certification FOPS/ROPS garantit un niveau élevé de sécurité, renforcé par le centre de gravité bas de la machine et de larges chenilles qui procurent de la stabilité en terrain difficile.

La fiabilité a été améliorée par la réduction de 30 % du nombre de flexibles hydrauliques, qui sont uniquement dédiés à la transmission de puissance. Le redéploiement de tous les points d’entretien de routine, accessibles désormais au niveau du sol, réduit la durée de la maintenance et crée un cadre de travail plus sûr pour les intervenants. n

Mais, comme l’explique Roy Coates, ROCK devait sortir le grand jeu si elle voulait satisfaire aux objectifs de production du contrat. Elle a donc accéléré la commande de la dernière « super machine de foration » de Sandvik, la DP 1500i. Ce faisant, elle est devenue la première compagnie australienne à posséder ce nouveau modèle et à l’exploiter. « On a toujours envie de découvrir ce qu’apportent les nouvelles technologies. Notre étude de la machine nous a fait comprendre qu’elle nous donnerait un bel avantage en matière de productivité. »

Trois semaines après la réception de la commande, Michael Zirbel, chef de ligne de produit région machines de foration hors du trou, avait fait le nécessaire pour que la nouvelle machine soit transportée par route, depuis Perth, à plus de 3 000 km de la mine, et préparée sur place, prête à être mise en service le jour prévu par le contrat. « Preuve de son engagement, Michael a fait expédier un simulateur à notre agence de Mont Isa pour que l’on forme les opérateurs sans gaspiller du temps de production utile sur la véritable machine. La formation par simulateur est tellement approfondie que les opérateurs peuvent travailler productivement sur le site quelques heures seulement après avoir fait connaissance avec la machine. »

Parmi les caractéristiques de la DP1500i qui ont interpellé ROCK, l’économie de carburant offerte par le nouveau moteur bas régime. Ceci, associé à un réservoir de carburant plus grand, permet à la machine de travailler pendant deux périodes de travail posté sans ravitaillement.

« Nous avons également accordé beaucoup d’importance à la possibilité de prérégler les paramètres de foration depuis la cabine, souligne Roy Coates. Ainsi, nos opérateurs peuvent affiner et enregistrer les paramètres optimaux pour chaque site, voire même pour des zones spécifiques dans une mine. Étant donné que les conditions géologiques de ce site sont extrêmement variables, c’est un multiplicateur de productivité vraiment précieux. Nos opérateurs sont opérationnels immédiatement, où que ce soit dans la mine. »

L’arrière-pays chaud et poussiéreux de l’Australie exige beaucoup des hommes et des machines. Si l’on voulait créer un terrain d’essai pour pousser les systèmes de refroidissement des véhicules au maximum de leurs limites, on y reproduirait les conditions rencontrées chaque jour à Lady Annie. Roy Coates affirme que, grâce à ses dispositifs de refroidissement surdimensionnés, un refroidisseur de carburant et des ventilateurs de refroidissement d’huile contrôlés par la température ambiante, la machine ne semble pas souffrir de son cadre de travail. « Le fait est que, grâce à l’aide de Michael Zirbel et de son équipe, nous forions sur site dans les 16 jours qui ont suivi l’attribution du contrat. Notre premier tir de mine a eu lieu le 24e jour, ce qui est un immense exploit pour toutes les parties impliquées. En nous basant sur les performances de la machine à ce jour, nous en avons commandé deux nouvelles, la première étant livrée en mars 2011. »
Jim Ward