<p>La longue expérience de Henrik Ager en matière d’exploitation minière le rend particulièrement compétent pour mener le projet de réduction de moitié de l’impact carbone de l’activité.</p>
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La longue expérience de Henrik Ager en matière d’exploitation minière le rend particulièrement compétent pour mener le projet de réduction de moitié de l’impact carbone de l’activité.

Référence éco-responsable

Depuis qu’il a pris les rênes de Sandvik Mining and Rock Technology en avril 2019, Henrik Ager a assumé sa charge tout en définissant la manière dont il souhaite concrétiser sa vision stratégique d’une activité plus éco-responsable. Ce vétéran de l’industrie minière dévoile pour Solid Ground ses projets pour guider sa division vers un avenir plus respectueux de l’environnement.

Est-il possible d’arriver en même temps à des pratiques commerciales éco-responsables, une croissance à long terme et une stratégie commerciale affirmée?

Certainement. Nous avons divisé nos initiatives en la matière en quatre pôles fondamentaux, lesquels sont épinglés à nos objectifs qui sont les suivants : réduire le CO2 ou les gaz à effet de serre (GES) est l’un d’eux, et non des moindres, et j’y reviendrai plus tard; l’économie circulaire, qui a évidemment un impact sur les émissions de CO2 car plus on peut réemployer des matériaux, moins on a besoin d’en produire; la sécurité – ou zéro accident, qui a toujours été une priorité pour nous; et enfin la conformité. En ce qui concerne ces deux derniers points, nous disposons aujourd’hui de pratiques éprouvées. Dans le cas de l’économie circulaire et de la réduction des GES, bien que nous fassions déjà beaucoup, nous n’avons pas formalisé autant qu’on aurait pu le faire. On peut encore mieux faire. À l’heure actuelle, l’industrie des mines et carrières représente 3 à 4 % de la consommation mondiale d’énergie. Plus nos équipements seront écoénergétiques, moins ils produiront d’émissions par kilo de production, ce qui contribue à restreindre cette consommation d’énergie. Ce que nous vendons et aidons nos clients à utiliser sont des produits et des solutions qui leur permettent d’être plus productifs. Ils consomment alors moins de carburant et d’électricité pour une production inchangée. C’est l’effet le plus notable que nous puissions avoir sur les GES : aider nos clients à être plus productifs.

En résumé, vous affirmez qu’être plus éco-responsable revient à être plus productif?

Tout à fait. Et cela vaut autant pour nos clients que pour notre activité interne. En ce qui concerne notre activité, nous pouvons encore réduire les GES, ce qui revient à être plus économe en énergie. Nous pouvons le faire aussi en ayant recours à des sources d’énergie renouvelable.

Quel rôle joue le développement durable dans la réussite à long terme?

Il est indispensable à nos performances dans la durée vis-à-vis de nos clients et en tant qu’employeur. En ce qui concerne nos clients, il est essentiel d’adopter une approche dynamique. Pour nous, il sera fondamental de mener de front les deux combats pour la productivité et la réduction des GES, car on ne pourra pas survivre si on ne parvient pas à faire gagner nos clients en productivité. En tant qu’employeur, nous devons montrer que nous envisageons cette question de manière très sérieuse et que nous avons l’intention de devenir une entreprise plus éco-responsable, aidant nos clients à l’être aussi pour que l’ensemble de l’écosystème évolue.

Quelles solutions propose la division Rock Tools pour réduire ses déchets et ses émissions?

Dans le cas de Rock Tools, c’est en agissant sur la logistique qu’on pourra rendre nos processus plus performants. Le transport d’un trépan de forage par bateau émettra 100 fois moins de CO2 que sa livraison au client par avion. Cette approche fera baisser de 10 000 tonnes nos émissions de CO2, ce qui par rapport au total des émissions de la division est considérable. Autre sujet déterminant pour Rock Tools, la réduction au minimum des taux de rebut. 

Plus nous adossons nos objectifs à des objectifs commerciaux normaux et trouvons des moyens de les associer pour qu’ils profitent aux deux, plus nous avons de chance de nous y te-nir.

Nous avons également en cours des projets où nous nous concentrons sur la génération de chaleur et sa récupération, l’idée étant de récupérer la chaleur utilisée au cours de la production et de la redistribuer pour chauffer nos bâtiments pendant l’hiver. Naturellement, nous allons voir si nous pouvons consommer des sources d’énergie plus écologiques.

Comment Sandvik Mining and Rock Technology peut-elle se fixer des objectifs offensifs sans perdre en crédibilité?

De mon point de vue, en ce qui concerne les quatre axes prioritaires que sont le respect des obligations, zéro accident, la réduction des GES et l’économie circulaire, plus nous adossons nos objectifs à des objectifs commerciaux normaux et trouvons des moyens de les associer pour qu’ils profitent aux deux, plus nous avons de chance de nous y tenir. Quand les objectifs de développement durable ne sont pas ancrés dans l’activité, le risque de les voir abandonnés en cours de route croît en période difficile.

Comment Sandvik Mining and Rock Technology va-t-elle adapter son offre en vue de créer un modèle plus éco-responsable?

Je pense que les exemples ne manquent pas. Nous nous concentrons beaucoup sur la notion de circularité et de réduction des GES. Comme je l’ai déjà dit, nous concevons sans cesse des produits et des solutions pour aider nos clients à être plus productifs. C’est ce que nous faisons depuis 150 ans et ce que nous allons continuer à faire, mais l’une des pistes les plus prometteuses où nous dominons est l’automatisation. Les équipements automatisés ont tendance à être plus productifs : ils tombent moins souvent en panne, durent plus longtemps et produisent davantage avec la même quantité d’énergie. Ainsi, on obtient la même production tout en émettant moins de GES. 

En matière de numérique, qui nous permet de recueillir de plus en plus d’informations, de les analyser et de les exploiter pour améliorer les opérations, nous commençons à peine à effleurer le sujet. Nous allons continuer à prendre en compte les données et l’analytique pour trouver de meilleurs moyens de concevoir des équipements et aider nos clients à utiliser de manière plus productive ces produits qui dureront plus longtemps et consommeront moins d’énergie en production. Ensuite, il y a l’électrification, qui donne l’occasion d’éliminer le diesel dans les mines, en particulier dans les sites souterrains. On connaît les risques sanitaires associés aux particules fines du diesel. Si on parvient à faire adopter les véhicules électriques dans les exploitations en sous-sol, on réduira les besoins d’aérage, ce qui permettra de faire des économies d’énergie et d’argent.

Selon Henrik Ager, développement durable et productivité vont de pair.

Selon Henrik Ager, développement durable et productivité vont de pair.

Vous allez piloter personnellement un projet portant sur la réduction de moitié de l’impact carbone de la division. Qu’est-ce que cela implique?

Pour commencer par le commencement, notre propre activité doit veiller à disposer de plans d’action pour faire baisser les GES. Au moment de la conception de nouveaux produits et solutions, deux critères essentiels en recherche-développement seront la réduction des GES et la recyclabilité.

Ils figureront également parmi les principaux critères de sélection des nouveaux fournisseurs. Ce sont cependant nos clients qui nous offrent les meilleures possibilités. Je veux que Sandvik Mining and Rock Technology quantifie l’impact GES de ses produits et les économies que nos clients peuvent obtenir avec nos solutions.

Nous pouvons également jouer un rôle plus actif au sein du secteur d’activité. Nous siégeons actuellement au comité consultatif des directeurs généraux de l’International Council of Mines and Minerals et nous devons tirer parti de cette position pour contribuer à faire avancer cette question ensemble en nous servant de notre position pour aider à faire évoluer le secteur, et le monde entier.

Pouvez-vous dire un mot sur l’approche de Sandvik Mining and Rock Technology par rapport aux objectifs de développement durable de l’ONU?

Ces objectifs fixés à l’horizon 2030 nous parlent tout particulièrement. On doit se souvenir que ce sont des étapes transitoires pour lutter contre le changement climatique. On doit se prendre en main, assumer ses responsabilités et agir avec force pour s’assurer que toutes ces mesures vont dans le même sens.

Les objectifs sont fixés à l’horizon 2030 et 11 ans peut paraître long mais en fait, c’est presque demain. Nous avons de grandes ambitions et l’intention de faire prendre un virage au secteur. Nous avons sélectionné sept des objectifs de l’ONU, mais, le plus important, c’est de viser haut en matière de développement durable avec, en tête, une vision globale du développement durable.